Même si tu parles très bien français, tu peux ne pas comprendre les jeunes. Ils utilisent des mots comme mec, meuf, chelou, enfumer, zonzon. Ce ne sont pas des mots de l’école. C’est ce qu’on appelle l’argot : une langue de la rue, rapide, vivante, créative. Les jeunes parlent comme ça pour s’exprimer, rigoler, se sentir libres, faire partie d’un groupe. Chaque génération invente ses propres mots, ses phrases, son style. Il existe aussi le verlan, une manière de changer les syllabes : femme devient meuf, fou devient ouf, louche devient chelou. C’est amusant, mais c’est aussi une façon de dire « je suis différent ».
Parler avec de l’argot, c’est avoir son propre rythme. Ce langage montre l’énergie des jeunes, leur humour, leur style. Il ne suit pas toujours la grammaire, mais il a du sens. Dans les quartiers, les écoles, sur TikTok ou dans les chansons, l’argot est partout : wesh, téma, relou, grave. Chaque ville, chaque groupe a ses expressions. Ce n’est pas une langue qu’on lit dans les livres, c’est une langue qu’on entend dans la rue. Elle vient de la musique, des vidéos, des messages entre amis. C’est une voix, une force, une manière de résister.
Pour comprendre les jeunes, il faut écouter. Pas seulement les cours ou les livres. Il faut observer, entendre ce qu’ils disent entre eux. Ce qu’ils partagent dans la rue, dans les textos, dans leurs codes. C’est là qu’on découvre leur vraie langue. L’argot, c’est plus qu’un langage : c’est une identité, une culture, une émotion.
-Ana Sofía Rubio
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